Mourou, ti dounoun trento soou,
Quan vas débarqua dé matiero
Enca ti duves creire erous
Se ti rougnoun pa la jornado!
Lei traite, emé soun teta dous,
Ti l'empugnoun senso poumado !
L'a ni gouapou, ni Cidavan
Qu'aguoun fa soun libre dé conte :
Que li garço ! leis armo en man,
Un sabounié voou mai qu'un Conte !
Lei traite, emé soun teta dous,
Ti l'empugnoun senso poumado,
Refrain :
Fouero ! lou san que noun resto a lou bouei !
Fouero ! à soun tour lou bestiaou pren lou fouei !
Qu n'a n'en mete : aqui la lei !
La troumpetaren din la Franco !
En esparpaian la finanço,
Pourra pita, lou pichoun pei.
Se Paris si voou pa clina
L'a lei pegoun dei jou dé festo ;
Se Marsïo voou reguina,
Brulan lou por, é coupo testo !
Coupo testo !
Fouero ! lou san que noun resto a lou bouei !
Fouero ! à soun tour lou bestiaou pren lou fouei !
Hors d'ici / Hors de là / Arrière !
Maure1, ils te donnent trente sous,
Quand tu vas débarquer de la matière2,
Encore tu dois te croire heureux
Qu'ils ne te rognent pas ta journée !
Les traîtres, avec leur têter doux3,
Ils te le poussent sans pommade,
Il n'y a ni gros bras, ni nobles,
Qui aient fait leur livre de comptes4 :
Qu'importe5 ! Les armes en mains,
Un savonnier vaut plus qu'un Comte !
Les traîtres, avec leur têter doux,
Ils te le poussent sans pommade,
Hors d'ici6! le sang qui nous reste bouillonne !
Hors d'ici ! à son tour le bétail prend le fouet !
Qui en a en mette7 : voilà la loi !
Nous la trompetterons dans la France !
En éparpillant la finance,
Il pourra mordre le petit poisson.
Si Paris ne veut pas s'incliner
Il y a les torches des jours de fête;
Si Marseille veut rechigner,
Nous brûlons le port, et coupe têtes !
Et coupe têtes!...
Adaptation du texte Lou Tramblamen de Victor GELU (1806-1885) - Septembre 1841
Ce texte parle d'un événement passé inaperçu pour la plupart des historiens : une tentative de prise d’armes, organisée par des ouvriers marseillais avec le soutien de sociétés secrètes, dans la nuit du 23 mars 1841.